…Hay sombra allí para todas las vidas.
Hay círculos de leche y edificios de sangre,
y torres de aire verde.
Hay silencio en los muros, y grandes vacas pálidas
con pezuñas de vino…

Leche y Sangre est une oeuvre murale librement inspirée des vers de Pablo Neruda. Elle est composée de 21 têtes de bovidés disposées sur trois rangées horizontales. De gauche à droite, sur un fond rose pâle, elles évoluent dans une progression sanglante, de l’émail blanc immaculé au rouge sang de bœuf, de la figuration propre jusqu’à l’informe grotesque et gore.

Deux notions se mêlent et s’opposent : l’image idéalisée de la vache nourricière productrice de lait et celle de l’animal exécuté, éviscéré, découpé dans ces usines de mort que sont les abattoirs.

C’est une pierre-silex trouvée par hasard, évoquant de manière troublante une tête de bovidé à l’allure archéo-préhistorique, qui a été l’élément déclencheur d’un processus de création libre par moulage.

Sortis du moule, les volumes ont été parés de cornes ou bien déformés, déchirés et complétés par des amas de tubes extrudés évoquant les organes de l’animal. Le « mauvais traitement » infligé à l’argile devient ici métaphore céramique du corps animal sacrifié.